Être prêt à s'éveiller
Cette semaine, je vous propose un extrait du début du « Yoga selon Vasishta », qui est l’enseignement du Prince Rama par le sage Visishta lorsque celui-ci est frappé d’un mal-être profond qu’il exprime ainsi.
Rama :
Qui suis-je ? Comment tout ceci est arrivé ?
Les gens naissent pour mourir et meurent pour naître. Tout ceci est éphémère, le vivant comme l’inerte.
L’espérance de vie est fragile comme une goutte d’eau posée sur un brin d’herbe.
On peut bien capturer le vent, briser l’espace, ou enfiler les vagues de l’océan, mais la vie ne peut durer.
Le cœur s’élance de-ci de-là, surexcité, en pure perte.
Il ne trouve rien nulle part même s’il croit trouver d’immenses richesses, vide comme une passoire plongée dans l’eau.
L’enfance est impuissance, soif, avidité, elle est un temple de la peur à cause des gens, l’intelligence vaste est limpide devient sans cesse plus trouble.
Puis la jeunesse la dévore avec fureur, les passions du désir sautent, dansent, n’entraînant que destruction.
La jeunesse dévorée à son tour par la vieillesse. Décrépits, usés, abandonnés, envahis dix fois plus encore par le désir, nous sommes incapables de le satisfaire.
Le temps engloutit l’univers entier, les océans s’assèchent, même les étoiles meurent.
À quoi bon la richesse et un royaume ?
À quoi bon un corps et des projets ?
Quelques jours suffisent au temps
Pour tout détruire.
Je suis comme je suis, amorphe, je ne me réjouis pas de vivre, ni de mourir.
Que pouvons-nous donc souhaiter ?
Ô, Sage, dis moi ce que tu sais à propos de la manière dont les êtres droits ont atteint le bonheur sans faillir ! «
Bien à vous,
Basile
Le S Juin 2023