Le bien, le mal
« Il existe une vieille illusion, celle du bien et du mal. »
Friederick NIETZSCHE
Perspective non-duelle
Un fermier reçoit en cadeau pour son fils un cheval blanc. Son voisin vient vers lui et lui dit : ”Vous avez beaucoup de chance. Ce n’est pas à moi que quelqu’un offrirait un aussi beau cheval blanc ! ”
Le fermier répond :” je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose… “
Plus tard, le fils du fermier monte le cheval et celui-ci rue et éjecte son cavalier. Le fils du fermier se brise la jambe.
“Oh quelle horreur ! dit le voisin. Vous aviez raison de dire que cela pouvait être une mauvaise chose.
Assurément, celui qui vous a offert le cheval l’a fait exprès pour vous nuire. Maintenant, votre fils est estropié à vie ! “
Le fermier ne semble pas gêné outre mesure. “Je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose” lance-t-il.
Alors une guerre éclate et tous les jeunes sont mobilisés sauf le fils du fermier avec sa jambe brisée.
Le voisin revient alors et dit : « votre fils sera le seul du village à ne pas partir à la guerre, assurément, il a beaucoup de chance.”
Le fermier répond : “je ne sais pas si c’est une bonne ou une mauvaise chose.”
On peut faire durer cette histoire longtemps !!
Une question est soulevée. Qu’est-ce qui est bon, qu’est ce qui est mauvais ?
Malgré toutes nos croyances, aucune situation, aucune action, n’est intrinsèquement bonne ou mauvaise. Quand une situation se présente à nous, notre mental s’emballe, oscillant entre passé et futur. Il puise dans notre mémoire et dans nos conditionnements pour étiqueter l’événement, tout en spéculant sur de probables conséquences.
Alors ce qui semble « bien » pour certaines personnes peut sembler « mal » pour d’autres, en fonction de leurs histoires, cultures et désirs. Autant de jugements différents qu’il y a eu d’époques, de religions, de sociétés, d’individus différents…
Mais s'il n'existe ni bien, ni mal absolu, quel cadre choisir pour mes actions ?
Nous recherchons tous le bonheur à travers nos comportements.
Comment agirais je sans les lois, les siècles de dogmes et de morales ?
Libres des jugements moraux arbitraires, nos actions devraient découler de notre humanité. Il est temps de retrouver notre capacité à ressentir, à nous connecter au monde et aux êtres. Riches de ce sentiment d’interdépendance, nous pouvons transcender cette dualité bien/mal, lâcher prise sur les notions figées auxquelles nous nous agrippons, et agir avec équanimité, sans attachement aux résultats. Nous pourrons répondre aux situations de la vie de manière appropriée, libres, conscients et responsabilisés, pour le bien-être et le bonheur de tous, car les nôtres en dépendent.
Avec sentience,
Basile
Le 17 Septembre 2023