Ça fait mal

Lors de la pratique d'asanas (postures de yoga), il est fréquent de ressentir de la douleur, que ce soit pendant l'effort, juste après ou encore plusieurs jours plus tard. Pour une discipline qui vise l'équilibre et l'ouverture du corps de manière progressive et contrôlée, il peut sembler paradoxal que nous imposions cela à notre organisme.

C’est pourquoi il est important d’aborder la distinction entre la douleur et la souffrance.

La douleur est un phénomène physiologique inhérent à notre condition d’êtres incarnés. Sans elle, nous ne saurions pas prendre soin de nous et nous protéger des dommages. Imaginons un instant que nous soyons insensibles à la douleur : nous pourrions nous automutiler par curiosité, veiller des nuits entières sans ressentir la fatigue, ou encore manger sans retenue au point d’en être malades.

La douleur est donc une alarme vitale, déclenchée par notre système nerveux pour préserver notre intégrité. Même si elle est désagréable, la douleur physique joue un rôle essentiel.

La souffrance, une excroissance mentale de la douleur.

La souffrance, ne provient pas du corps, elle naît dans notre mental. Elle survient lorsque nous résistons, luttons contre une douleur, ce phénomène transitoire, alors nous amplifions ce ressenti, et nous le transformons en souffrance. 

De plus, grâce à notre mémoire et notre imagination, mécanismes spontanés humains, nous ressassons et anticipons les douleurs physiques, les transformant en bien plus que ce qu’elles sont réellement.

C’est en cela que réside la souffrance : une construction mentale, opaque et illusoire.

La pleine conscience pour accueillir la vie avec sérénité.

 

Par la pratique régulière du Yoga, de la pleine conscience, nous affûtons notre capacité à rester ancrés dans l’instant présent, au contact du souffle par exemple.
Nous sommes alors capables d’
accueillir la douleur physique lorsqu’elle survient, sans la transformer en souffrance psychique. 

Observons la sensation corporelle avec distance, sans jugement. Accueillons ce qui est, simplement. Et peu à peu, la douleur passera, comme toute chose.

Cette aptitude d’acceptation face aux sensations douloureuses qui naissent dans notre pratique, et une qualité d’être que nous pouvons trouver face aux émotions et aux pensées qui traversent notre esprit.

Tout comme la douleur physique, elles sont transitoires, impermanentes.
Alors, plutôt que de repousser les pensées ou émotions douloureuses, observons-les avec bienveillance telles qu’elles sont, sans jugement. 
En les laissant être sans les amplifier, nous réduisons grandement la souffrance mentale qu’elles peuvent générer. Ainsi, notre pratique régulière du yoga nous entraîne à accepter l’instant présent dans sa globalité, qu’il soit fait de sensations corporelles, d’émotions ou de pensées.
Et petit à petit, nous goûtons à une liberté intérieure toujours plus grande.

Dans un subtil mélange de discipline, de patience et de compassion envers nous-mêmes, avançons à notre rythme sur le chemin du yoga, en conscience.
Avec notre pratique, explorons les limites de notre confort, en sécurité, stables par nos actions, relâchés par notre souffle.
Et la sérénité s’installera tranquillement, acceptation après acceptation.

Avec toute mon empathie,

Greta

Le 5 Octobre 2023

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