Pardon
Le pardon est un chemin difficile mais libérateur. Regardons avec compassion nos erreurs passées et celles des autres. Accueillons nos souffrances pour pardonner et avancer.
Face à un événement douloureux, notre mental cherche un coupable à blâmer… Et il le trouve ! Une colère surgit spontanément vers cette source présumée de nos malheurs, que ce soit un tiers, nous-même, ou bien la vie tout simplement. De la rancœur à la haine, les émotions puis les jugements nous enferment dans le passé, avec pour seule libération le pardon, qui parfois semble impossible, hors de notre portée.
Je vous propose mon chemin préféré vers le pardon, avec cette question simple :
Puis-je ME pardonner ?
À combien de personnes ai-je fait, ou vais-je faire du mal, même involontairement ?
Combien de ces personnes ont dû ou devront me pardonner mes manques, mes excès, mes maladresses ou mes erreurs ?
Prenez un instant, comment vous sentiez vous lors de chacun de ces moments ?
Libre, disponible, présent, heureux ?
Ou bien en réaction, tendu, menacé, égocentré ?
Immanquablement la seconde option.
Activé par la souffrance et la peur, l’étau de l’égo se resserre et prend le contrôle de nos paroles ou actions au dépens de l’autre, de la relation, et souvent à nos dépens également.
Pleine conscience : ancrage dans le moment présent
Sans chercher à justifier ou légitimer ces actions, avec compassion, découvrons cette part de nous qui souffrait alors, qui manquait d’amour, de sécurité et acceptons d’avoir fait la seule chose qu’a été capable de faire notre système avec ses ressources du moment, acceptons d’avoir réagi.
La connaissance du Yoga et nos pratiques de pleine conscience nous permettent de voir que ces souffrances, générées puis justifiées par notre égo, tout comme le passé, n’ont pas d’existence concrète dans l’instant présent.
Ancrés dans cette réalité, nous avons la volonté de ne pas laisser se reproduire ces schémas, et de retrouver cette liberté gouttée dans les moments de pleine conscience.
Loin des jugements, avec bienveillance, acceptons d’avoir été aveuglés par le mental, ignorants ou amnésiques de notre plénitude intérieure !
Est ce que vous vous en voulez encore d’être tombés quand vous appreniez à marcher, enfants, ou de toutes les fautes que vous avez pu faire lors de chaque apprentissage réalisé ?
Sur le chemin spirituel, sommes-nous autre chose que des enfants, découvrant et expérimentant la réalité au fur et à mesure que le voile de l’illusion se dissout ?
Alors pouvez-vous vous pardonner ?
Et un jour peut-être, sur son chemin celui qui a blessé l’égo que j’étais par ses mots et ses gestes, lira ce texte.
Pourra-t-il se pardonner ?
Je le lui souhaite.
Avec amour,
Basile
Le 15 Octobre 2023