Une (en)quête de liberté !

Je suis libre, j'existe ! Voici deux supposées vérités qui structurent notre expérience et posent les fondements de notre identité. Aujourd'hui, nous allons remettre en question ces certitudes en examinant la notion de libre-arbitre et celle de l'identité.

L’illusion du contrôle conscient

Au fil des jours, nous pensons, nous réfléchissons, nous jugeons, grâce à l’activé de notre mental. “Nous” ? C’est l’impression que nous en avons du moins.


En retrait de tous ces mouvements mentaux, nous imaginons une entité invisible qui semble diriger nos pensées, nous permettant d’orienter notre vie dans la direction voulue. C’est notre identité propre, notre “Moi”, garant de notre libre-arbitre, de notre liberté.
Mais choisissons-nous vraiment nos pensées ?


En tournant notre attention vers le processus interne de génération des pensées dans notre conscience, nous nous apercevons en fait qu’elles surgissent spontanément, de manière automatique, influencées par des facteurs définis comme notre conditionnement, l’environnement ou notre état immédiat.


Cela peut vous paraître complétement insensé ! Alors, avez vous choisi cette pensée ?
Il est plus facile de s’en rendre compte quand nos pensées nous dérangent, qu’elles perturbent ce “Moi”.


Au milieu d’une insomnie ou d’une difficulté de concentration, cela nous apparait pourtant évident.
Nous ne choisissons pas nos pensées avant qu’elles n’apparaissent dans notre conscience.

La nature illusoire du « Je pense. »

Et pourtant, même en observant ce caractère mécanique de la pensée, une voix s’élève en nous :


« Je pense, c’est moi qui choisit ! ».
Regardons cela de plus près : cette assertion, d’être contrôleur des pensées, n’est elle-même qu’une pensée émergeant automatiquement dans la conscience. Sans que nous ne l’ayons choisie, elle apparaît, s’appropriant retrospectivement ce qui est en fait un phénomène autonome.


En ramenant notre attention vers l’émergence de ce sentiment d’être, nous voyons qu’il n’est lui aussi qu’une pensée, une fiction, un concept s’imaginant lui-même.


Réaliser cela permet de dissoudre instantanément l’identification à ce « je » soit disant pensant, dévoilant l’immensité de notre vraie nature : une conscience impersonnelle, traversée par des pensées éphémères surgies spontanément en réaction à une myriade de facteurs.


Il s’agit de la perspective de l’Advaita.

L’approche non-duelle

À la lumière de la non-dualité, les questions de libre-arbitre ou de déterminisme perdent de leur sens.
Notre vraie nature se révèle être la conscience pure, dépourvue de toute identité séparée (Moi). Elle est simultanément le connaisseur, le moyen de connaître et le connu.


Cet arrière-plan conscient, immuable et sans forme, accueille l’émergence spontanée du cosmos tout entier et est à la fois le témoin éternel et la possibilité infinie sous-jacente à chaque instant.

Ainsi, toute tentative de localiser la liberté dans un soi individuel est vaine. La conscience non-duelle est déjà la liberté même que nous cherchons – éternelle, illimitée, immuable.


C’est notre croyance illusoire en une entité séparée, en une identité personnelle, qui filtre cette liberté infinie à travers le prisme de limitations imaginées.

Reconnaître cette nature non-duelle révèle une tranquillité inconditionnelle au cœur de l’existence, loin des désirs superficiels de l’entité corps-esprit, ainsi qu’une nouvelle ouverture aux possibilités du moment présent.

Librement,

Basile

Le 27 Janvier 2024

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