"C’est de ma faute."

Nous partageons l'espace sacré du tapis de yoga ensemble, et il me semble juste de vous ouvrir mon cœur. Je ne fais pas partie de ceux qui ont tout compris, qui ont trouvé la solution parfaite pour être heureux en permanence. Je suis encore en apprentissage, comme chacune et chacun d'entre vous. Pour moi, vous partager une de mes expériences, fait également partie du soin que nous pouvons nous apporter les uns aux autres..

Combien  de fois me le suis-je dit ? « C’est de ma faute. » Ces quatre mots résonnent profondément en moi, comme une mélodie mélancolique que je connais intimement. Encore aujourd’hui, je porte la culpabilité comme un manteau trop lourd, si pesant qu’il peut littéralement me faire tomber malade. Oui, vous avez bien lu : en l’espace de deux jours, un sentiment de culpabilité intense peut me terrasser physiquement.

La culpabilité est ma compagne familière. Une voix intérieure qui trouve toujours un moyen de me rappeler mes imperfections, mes moments d’égarement. Prendre soin des autres avec compassion me vient naturellement, mais être aussi bienveillante envers moi-même ? C’est un défi quotidien que j’apprends à relever, pas à pas.

La Nature Adhésive de la Culpabilité

L’une des choses les plus fascinantes est la façon dont la culpabilité fonctionne comme une attache dans notre esprit. Nous pouvons avoir une centaine d’interactions positives dans une journée, mais ce seul moment où nous pensons avoir fait une erreur ? C’est celui qui reste. C’est comme si notre esprit avait un système de filtrage sophistiqué conçu pour capturer et retenir chaque erreur ou insuffisance perçue.

Ce n’est pourtant pas un dysfonctionnement de notre esprit. Cette tendance à analyser et à apprendre de nos erreurs a été cruciale pour la survie humaine et la cohésion sociale. Le problème n’est pas que nous ressentions de la culpabilité – c’est que nous ne savons souvent pas comment la traiter d’une manière qui serve notre croissance plutôt que notre souffrance.

Il existe un paradoxe de la pleine conscience : plus nous développons notre conscience, plus nous percevons nos erreurs. Comme une lumière révélant une poussière invisible, cette lucidité peut d’abord renforcer l’auto-jugement. Pourtant, elle est aussi une clé vers la liberté : l’enjeu n’est pas d’éliminer nos imperfections, mais de changer notre relation avec elles.

La Sagesse des Maîtres

Swami Muktananda illustrait cette sagesse à travers une histoire révélatrice. Deux monastères voisins enseignaient des philosophies opposées : l’un considérait les êtres humains comme fondamentalement pécheurs, nécessitant une vigilance constante, tandis que l’autre les voyait comme intrinsèquement bons, capables de faire confiance à leur cœur.

Un soir, un jeune homme de chaque monastère s’aventura en ville et vécut une expérience similaire avec une prostituée. Le lendemain, celui élevé dans la croyance du péché, accablé par la culpabilité, abandonna sa vie spirituelle et rejoignit un gang. L’autre, bien que regrettant son choix, conclut simplement que l’expérience n’avait pas répondu à ses attentes et reprit sa pratique spirituelle avec un discernement accru.

Cette parabole nous enseigne que lorsque nous nous percevons comme des êtres déchus, le moindre écart peut nous faire sombrer dans l’autodestruction. En revanche, si nous nous rappelons notre nature fondamentalement lumineuse, il devient plus facile de nous pardonner et de modifier notre comportement avec sagesse. La véritable solution aux sentiments de culpabilité n’est pas l’auto-punition, mais la reconnaissance de la lumière qui réside en notre cœur.

Une Pratique Quotidienne

Le voyage du blâme de soi à la conscience de soi ne consiste pas à devenir parfait ou n’est pas de ne jamais se sentir coupable – il s’agit de devenir plus authentique, plus humain, plus compatissant envers nous-mêmes. 

La prochaine fois que vous remarquez la culpabilité qui surgit, essayez cette pratique simple :

  1. Prenez trois respirations 
  2. Placez une main sur votre cœur et relâchez votre corps autant que possible.
  3. Acceptez l’émotion et la pensée présente. Rappelez vous : « Elle font aussi partie de nos expériences, en tant qu’un humain »
  4. Demandez-vous : « Quelle leçon cet instant a-t-il à m’enseigner ? Pourquoi suis-je en réaction? « 
  5. Connectez vous à vos valeurs, et visualisez comment vous auriez voulu agir différemment.
  6. Remerciez vos émotions, qui vous guident, et souriez avec confiance. Vous en êtes capable !

     

     

 

CONCLUSION

Pour terminer, je veux vous dire ceci : vous n'avez pas à affronter vos sentiments seuls. Si vous avez des proches qui vous aiment inconditionnellement, acceptez leur soutien. Au delà de cet amour, les maîtres du Yoga nous ont transmis connaissances et pratiques, pour allumer une lumière dans l'obscurité.

En sortant notre attention de ces boucles mentales, nous redevenons ouverts pour recevoir amour, réconfort et sagesse.

Si ce texte raisonne intimement avec vous, nous vous encourageons à relire cet article sur le pardon, la route vers l'amour de soi.

Avec toute ma compassion,
Greta

Le pardon !

C'est par ici

 

Le 6 Février 2025